Entretien avec Coline Gacel, ancienne étudiante du master 2 EPIC

Questions adressées en 2025 à Coline Gacel, diplômée du master EPIC en 2018

Comment ça s’est passé depuis votre sortie de formation ?

J’ai réalisé mon stage de fin d’étude de six mois au CENTQUATRE-PARIS, un espace artistique dans le 19ème arrondissement qui propose une programmation pluridisciplinaire et où la question des publics est au cœur du projet du lieu. Puis j’ai été embauchée à la suite de ce stage pour un CDD de six mois, où j’ai poursuivi mes missions. Je travaillais au sein du service des publics, où j’assistais notamment la coordination d’un événement qui restituait toutes les initiatives d’action artistiques et culturelles qui avaient été menées par le service et ses partenaires sur le territoire. J’ai pu assister à beaucoup de ces actions qui avaient lieu avec des structures très différentes : écoles, universités, centres sociaux, IME… J’ai rencontré des artistes de toutes les disciplines et j’ai pu observer comment ils travaillaient avec ces publics, quels liens se tissaient entre eux et quelles richesses chacun trouvait dans ces projets. C’est ça qui m’a animé ensuite dans mon parcours. J’ai travaillé par la suite pendant un an et demi dans un lieu de résidence et de diffusion en Martinique, auprès de jeunes artistes, pour les accompagner dans leur projet de professionnalisation : premières expositions, premières résidences, premières expériences de médiation…

Ensuite, je suis retournée au CENTQUATRE-PARIS en tant que coordinatrice des ateliers artistiques, pendant cinq ans. Je pensais et mettais en œuvre des actions d'éducation artistique et culturelle (EAC), mais également d'autres projets qui pouvaient mêler l’art à d’autres enjeux sociétaux comme le développement durable par exemple. Ces actions étaient menées sur un territoire de grande proximité, et dans différents champs : scolaire, périscolaire ou citoyen.

Quel poste occupez-vous aujourd’hui ?

Depuis quelques mois, je suis retournée dans ma région, en Bretagne, où je travaille en tant que chargée de ressource et d’accompagnement à a.c.b, un réseau régional d'art contemporain, qui vise à structurer, fédérer et développer le secteur des arts visuels en Bretagne. Il représente les structures, les artistes auteur·ices, les indépendant·es et les salarié·es du secteur. C’est très intéressant d’être dans un lieu où l’on n’est plus contraint par un rythme de programmation et où l’on peut penser des projets sur des temps plus longs. Je pilote des projets plus généraux, à l’échelle de la région, comme la réactualisation d’une étude sur les artistes plasticien·nes en Bretagne ou l’organisation de rencontres territoriales entre structures et artistes. J’accompagne aussi les structures et les artistes sur des sujets comme le droit à la formation, la structuration, etc.

Comment voyez-vous les apports de votre formation au sein du master EPIC ?

La sociologie de manière générale m’a toujours apporté dans mon parcours. Elle permet d’interroger les modèles établis, les normes et même les mots que l’on utilise. Lorsqu’on monte un projet, j’essaie de toujours me poser la question du sens. Le master m’a permis de me questionner sur les perceptions, les positionnements, les intérêts de chacun dans le champ de la culture. Je trouve que cette formation fourni une analyse assez complète de tout l’écosystème du monde culturel et artistique et de son champ d’application. Il nous propose les outils pour évaluer ses dynamiques et ses rapports. Il nous permet de prendre de la hauteur, de toujours avoir une analyse systémique.

Je trouve aussi qu’il y a un très bon équilibre entre les apports académiques et les apports professionnels. Je me souviens d’avoir participé à un projet tuteuré avec Le Lieu Unique qui m’avait beaucoup appris à l’époque sur les enjeux d’un service des publics.

On a aussi eu l’opportunité de visiter et de rencontrer énormément de professionnels de lieux culturels nantais dans le cadre des TD d’anglais. On a besoin d’avoir ce lien avec le monde professionnel, c’est aussi ça qui nous conforte dans notre parcours pro, et qui nous nourrit. Le stage de 6 mois est pour moi essentiel pour commencer à rentrer dans ce milieu professionnel et à amorcer la construction de son réseau. C’est ce qui m’a permis d’avoir un CDD, puis un CDI !

Mis à jour le 25 avril 2025.